Depuis leur émancipation de la tutelle chérubinique, les Ophanim se sont imposés comme l’un des piliers incontournables de la Troisième Hiérarchie. Bien qu’artificiels, leur utilité dépasse celle de nombreux chœurs naturels, car els assument désormais les fonctions autrefois réservées aux Trônes, dont la disparition avait plongé la Création dans une quasi-cécité. Leur mission centrale : maintenir l’intégrité de l’espace-temps, assurer la cohésion des Séphiroth et préserver la fluidité du réseau EL, garantissant ainsi la survie du Grand Dessein.
Surveillance et protection de la Création
Grâce à leur clairvoyance extrême et à leur sensibilité aux moindres distorsions du tissu cosmique, les Ophanim détectent les anomalies avant qu’elles ne deviennent une menace. Des escadrilles entières patrouillent en permanence les routes célestes, observant aussi bien les activités des élohim que les mouvements démoniaques. Stationnés aux points stratégiques de l’Abysse, els agissent comme la première et la dernière ligne de défense, capables de sceller ou de suturer une faille avant même qu’un ennemi ne franchisse le seuil. Leur réseau d’observation étaye souvent les prophéties des Dominations, confirmant ou infirmant leurs visions par des données tangibles.
Maintenance des routes célestes et réparation des Séphiroth
Maîtres de la Couture cosmique, l’art de manipuler et de suturer l’espace-temps, les Ophanim réparent les déchirures causées par les Brisures passées ou par l’usure naturelle de la Création. Els entretiennent également les routes célestes, préviennent leur effondrement et renforcent les structures fragilisées des Séphiroth. Sans eux, le corps morcelé d’Adam Kadmon, manifestation cosmique d’EL, se désagrégerait peu à peu.
Portails et univers-poches
Leur maîtrise du pliage dimensionnel leur permet de créer des portails trou de ver reliant instantanément deux points éloignés, capacité vitale pour les campagnes militaires, les secours d’urgence ou le transport d’âmes vers le Berceau. Els savent aussi façonner des univers-poches, espaces intérieurs bien plus vastes que leur enveloppe extérieure, pour abriter garnisons, sanctuaires ou écosystèmes entiers à l’abri des intrusions.
Les mondes-ruches et le réseau EL
Les Ophanim sont au cœur du réseau EL, l’Internet télépathique des élohim. Leurs sens hyperdéveloppés en font les caméramans cosmiques de la Création, capturant en continu images, sons, relevés énergétiques et flux dimensionnels. Une grande partie de ces données est injectée dans le réseau, où elles peuvent être consultées par tous les chœurs.
Les mondes-ruches, vastes astres de cristal disséminés dans toute la Création, sont à la fois centres d’archivage et cœurs computationnels. Els stockent non seulement les informations du réseau EL, mais aussi le réseau lui-même. Là, les Ophanim travaillent en coopération avec Vertus et Chérubins pour transformer les données brutes en informations exploitables. Certaines ruches sont spécialisées dans la couture dimensionnelle, intervenant sur les zones instables pour prévenir les déchirures de l’espace-temps.
Cette position fait des Ophanim les garants et les maîtres de la connectivité universelle. Sans leur entretien constant, le réseau EL s’effondrerait, isolant les royaumes et paralysant le Grand Dessein. Cette dépendance leur donne un poids politique considérable, car els peuvent, si els le souhaitent, filtrer ou orienter l’information à la source.
Les ophanim et la surveillance de masse
À travers la Vigie et les ruches ophaniennes assurent une surveillance constante des royaumes. Connectés au réseau d’EL, els enregistrent en continu les faits et gestes des élohim, leurs déplacements, leurs interactions, leurs transgressions. Ce dispositif constitue l’un des piliers de la sécurité intérieure de la Création : en transmettant leurs observations à la Milice, les ophanim permettent de détecter les délits, d’étouffer les troubles et de maintenir l’ordre social.
Les ophanim n’observent pas uniquement les menaces cosmiques (déchirures spatio-temporelles, incursions démoniaques). Leur mission couvre aussi :
- La surveillance des lieux publics pour maintenir l’ordre, prévenir les crimes et délits, contrôler les mouvements de foule
- La surveillance des activités des archanges et de leurs cours, afin d’assurer une loyauté à la Guilde des Architectes.
- Les mœurs des notables, dont tout écart peut être noté et utilisé par des rivaux.
- Les conversations et confessions captées par clairvoyance.
Chaque détail est enregistré, classé et évalué, puis filtré par les ruches avant transmission.
Le vice de l’avarice
La principale critique adressée aux ophanim est leur avarice institutionnelle. Car els ne partagent pas la totalité de leurs archives. Les informations sont sélectionnées, retenues ou diffusées en fonction de critères politiques.
Certaines fautes sont effacées en échange de redevabilités (services, alliances, biens). Certains rapports sont amplifiés pour discréditer un rival. D’autres sont enterrés pour protéger un allié puissant.
Ainsi, la Vigie exerce une forme de pouvoir invisible : en contrôlant le flux d’informations, elle influence directement les équilibres politiques et sociaux des royaumes.
Cette pratique engendre plusieurs travers :
- Une justice inégale, où les fautes des puissants sont occultées tandis que les délits des humbles sont exposés.
- Une atmosphère de méfiance généralisée, car nul ne sait ce qui est consigné ni quand un secret sera utilisé.
- Une dépendance accrue de la Milice et des archanges vis-à-vis des ruches, qui deviennent autant des partenaires que des arbitres politiques.
Chez les élohim, l’image des ophanim est ambivalente. Els sont vénérés comme des gardiens de l’ordre cosmique, capables de stabiliser l’espace-temps et de prévenir les catastrophes. Mais aussi redoutés comme des voyeurs et des banquiers de secrets, dont l’avarice mine la confiance et asservit la Création à une surveillance constante.
Hiérarchie fonctionnelle
La société ophanimique est organisée selon une hiérarchie strictement définie par leurs attributions dans le Grand Dessein :
- Maîtres-Couturiers : Architectes de l’espace-temps, responsables des réparations majeures des Séphiroth et des routes célestes, travaillant souvent en binôme avec des clairvoyants de haut rang.
- Chronomètres : Gardiens du temps, veillant à la stabilité temporelle dans les zones sensibles et empêchant toute distorsion ou anomalie.
- Aiguilleurs : Régulateurs des flux spatiaux, orchestrant la création et la fermeture des portails pour sécuriser les déplacements militaires, civils et commerciaux.
- Tisserands du Réseau : Spécialistes de la maintenance du réseau EL et de la gestion des mondes-ruches, véritables architectes de l’information cosmique.
- Vigiles de l’Abysse : Sentinelles postées aux frontières cosmiques, spécialisées dans l’interception rapide et la neutralisation des incursions démoniaques.
- Veilleurs polyvalents : postés un peu partout dans la Création, les royaumes célestes, les routes. Surveillent les élohim pour maintenir l’ordre.
En résumé : les ophanim sont indispensables à la stabilité des royaumes par leur clairvoyance et leur maîtrise du réseau, mais leur travers, l’avarice, transforme la connaissance en instrument de pouvoir, faisant de la surveillance de masse une arme politique autant qu’un outil de protection.