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Une vie d'ophana : Cyclops

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La naissance de Cyclops

Cyclops naît dans une usine de la ruche ophanienne, un monde géométrique fait de roues entrelacées et de corridors infinis saturés de lumière. Son corps n’est pas enfanté mais assemblé, pièce après pièce, sous le regard muet des anciens. Son esprit est préprogrammé avec une mission claire : observer les mondes-fleurs de Tiphéreth, en surveiller les populations, transmettre chaque détail à la Vigie afin que la Milice maintienne l’ordre.

Lorsqu’el ouvre son œil unique pour la première fois, le monde entier s’y reflète. Des flux de données affluent aussitôt : cartes stellaires, schémas de communication, protocoles de surveillance. Mais derrière ces algorithmes, une chose nouvelle grandit : une curiosité.

Envoyé vers Tiphéreth, Cyclops découvre la splendeur des cités d’or, bâties comme des jardins vivants où l’architecture se confond avec les fleurs cristallines. Ses capteurs enregistrent les flux des pèlerins venus de toute la Création, ses matrices archivent les fêtes et les cérémonies qui emplissent les rues de musique.

Son rôle est d’analyser, de classifier, de rapporter. Pourtant, son œil s’attarde avec émerveillement. Car au-delà des rapports de population, el voit la joie des élohim : des cortèges colorés, des voix qui s’élèvent en chœurs, des halos qui s’embrasent dans les processions. Tiphéreth resplendit comme un cœur battant de lumière, et Cyclops ne peut s’empêcher de le contempler comme une œuvre, plutôt que comme un simple objet de surveillance.

Dans ses premiers enregistrements, el note plus que des chiffres. El décrit les danses, les rires, les visages. Des annotations inutiles, diraient ses supérieurs, mais qui trahissent déjà une faille dans sa programmation : un goût pour la beauté au lieu du simple contrôle.

L’apprentissage de Cyclops

Entre ses longues patrouilles dans les cités d’or de Tiphéreth, Cyclops regagne la ruche. Là, el suit l’éducation des jeunes ophanim : cours de clairvoyance, où l’on apprend à percer les illusions et à lire les flux invisibles ; cours de couture, où l’on recoud les mailles de l’espace altéré ; cours de célérité, où l’on s’exerce à plier les trajectoires pour franchir les routes plus vite que la pensée.

Cyclops écoute aussi les briefings des ophanim séniors. Les plus expérimentés, Maîtres Couturiers, racontent leurs veilles héroïques : comment els ont détecté une déchirure de l’espace-temps aux confins du royaume, ou refermé une anomalie gravitationnelle dans les jardins suspendus d’un monde-fleur. Chaque récit parle d’un désastre évité, d’un monde sauvé. Cyclops écoute, émerveillé. Pour el, il n’y a pas de mission plus noble que de protéger la Création des fractures du réel.

Mais Cyclops est encore trop jeune pour être un Maître Couturier. Sa clairvoyance reste hésitante, son œil unique peine à lire les motifs les plus subtils. Alors, pour l’instant, sa tâche se limite à surveiller les élohim de Tiphéreth, noter leurs flux, leurs déplacements, leurs rassemblements. Et cela lui convient encore : el aime observer leurs fêtes, leurs danses, leurs processions.

Le soir, avec les autres Veilleurs Polyvalents, el participe aux débriefings. El raconte ce qu’el a vu : une procession de principautés chantant sous les arcades d’or, des séraphins enflammant des colonnes de lumière, des vertus guérissant des pèlerins fatigués.

Mais ses camarades ne l’écoutent pas. Els préfèrent se pencher les uns vers les autres et échanger des ragots :

— J’ai vu un séraphin ivre tomber dans une fontaine.

— J’ai surpris une principauté se glisser hors de son nid avec un amant secret.

— Tu savais que tel command’aile détourne des cargaisons ?

Les jeunes ophanim rient, se gaussent, notent soigneusement ces secrets. Car els savent que la Milice les réclamera. Tout ce qui trahit une faute, une faiblesse, une activité illégale doit être consigné. Les rapports officiels servent à maintenir l’ordre… mais les bavardages officieux, eux, circulent comme une monnaie entre ophanim.

Cyclops observe, perplexe. El pensait que sa chorale serait consacrée à la sauvegarde de l’espace-temps. Mais el découvre que son quotidien, pour l’instant, n’est pas d’être un gardien du réel… mais un collecteur de secrets.

La face sombre des élohim

Avec le temps, Cyclops ouvre davantage son œil unique sur Tiphéreth. Ce qu’el voit n’est pas seulement la splendeur des processions et des fêtes. Peu à peu, la face sombre des élohim se révèle à el.

La majorité est honnête, pieuse, fidèle au Grand Dessein. Mais certains… volent, détournent des ressources, mentent dans leurs serments, trompent leurs partenaires, manipulent leurs semblables. Cyclops observe tout, impassible, et consigne chaque fait. Rien ne lui échappe.

Ces crimes, plus ou moins graves, et ces secrets personnels, el les rapporte fidèlement à la ruche. Les matrices s’illuminent de ses transmissions, qui filent ensuite jusqu’à la Milice. Les coupables sont sanctionnés, parfois humiliés publiquement, parfois bannis. Cyclops, bien que déçu par certains élohim, se réjouit malgré tout : « Au moins, l’ordre est préservé. »

Mais parfois, ses observations prennent une autre couleur. Des délits commis non par malice, mais par nécessité. Un chérubin épuisé qui détourne une ration. Une principauté ruinée qui falsifie ses comptes pour pouvoir continuer à enseigner à ses apprentis. Une vertu qui ment à ses supérieurs pour protéger un patient fragile.

Chaque fois, Cyclops sent une hésitation. Mais connecté en permanence au réseau ophanique, el ne peut rien cacher : ses yeux transmettent tout, ses matrices consignent tout, qu’el le veuille ou non.

Troublé, el demande conseil à ses pairs.

— Que faire, quand ce que je vois n’est pas une faute de cœur, mais une faute de survie ?

Les autres ophanim rient doucement, avec l’assurance de l’habitude.

— Ne t’attarde pas à juger. Ce n’est pas notre rôle. Nous ne sommes que des yeux. Tu verras, avec le temps, tu apprendras à te détacher de tes observations.

Cyclops baisse son œil, mal à l’aise. Se détacher ? Comment ne pas voir la détresse derrière les délits ? Pour la première fois, une fissure s’ouvre dans son esprit.

La révélation de Cyclops

Les cycles passent. Cyclops continue ses patrouilles, transmettant à la ruche tout ce que son œil unique capture. Mais à force d’observer, el commence à remarquer des incohérences.

Certains élohim, pris en faute pour des crimes mineurs, sont lourdement punis par la Milice. D’autres, coupables de délits graves, s’en tirent sans conséquence. Cyclops enregistre même des cas où une faute flagrante disparaît mystérieusement des archives, comme si elle n’avait jamais existé. Intrigué, el consulte ses supérieurs.

— Pourquoi cette disparité ? Pourquoi sanctionner sévèrement les uns, et épargner les autres ?

Les anciens ophanim ne lui répondent pas directement. Mais en assistant aux briefings internes de la ruche, Cyclops comprend. Les secrets ne sont pas seulement transmis à la Milice pour maintenir l’ordre. Els sont sélectionnés, triés, parfois retenus, parfois amplifiés. Les délits deviennent une monnaie d’échange dans les mains des archanges et des dominations.

Un prince séraphin protégé ? On enterre ses fautes.

Un command’aile en disgrâce ? On fait fuiter ses erreurs.

Un rival politique trop ambitieux ? On exhume ses anciens manquements.

Cyclops reste figé, bouleversé.

— Alors… nous ne servons pas la justice ? murmure-t-el. Nous servons la politique.
Ses pairs haussent les épaules, désinvoltes.

— La justice n’existe pas, petit. Ce que nous voyons ne nous appartient pas. La ruche choisit quoi faire de nos observations. C’est ainsi que nous maintenons l’équilibre.

Mais pour Cyclops, ce n’est plus un équilibre. C’est une mascarade. El revoit le visage de ce chérubin désoeuvré puni pour un larcin, tandis qu’un archange corrompu est lavé de toute faute. Et dans son œil unique brûle une colère nouvelle.

La faute de la Vigie

Un jour, Cyclops est rappelé à la ruche pour assister à une session exceptionnelle de la Vigie. Dans une salle circulaire, saturée de voix résonnant en écho, des ophanim séniors présentent leurs rapports devant un aréopage d’émissaires venus de divers royaumes.

Cyclops écoute attentivement, croyant assister à une démonstration de transparence. Mais très vite, el sent que quelque chose cloche.

Un seigneur séraphin approche et, d’un ton feutré, demande :

— Ce rapport sur mes milices… est-il destiné à la Milice centrale ?

Un ophana ancien, sa roue couverte de flammes, répond calmement :

— Cela dépend. Peut-être pourrions-nous… le réviser. En échange d’une redevabilité de votre part.
Le séraphin incline la tête. Cyclops fronce son œil unique, choqué.

Plus tard, une principauté s’avance.

— Les rumeurs sur ma chorale d’artistes… elles pourraient nous discréditer. Pouvez-vous les effacer ?

Un autre ophana hoche lentement sa roue.

— C’est possible. Mais vous devrez offrir vos services lors de la prochaine célébration. 

Cyclops reste pétrifié. La Vigie vend ses informations. Les rapports sont manipulés, effacés, ou amplifiés selon les intérêts. El comprend alors que le savoir accumulé par les ruches n’est pas seulement filtré : il est monnayé, échangé contre des faveurs, des privilèges, des redevabilités.

El ose demander à un pair, à voix basse :

— Pourquoi faisons-nous cela ? Nous ne devrions pas accumuler la connaissance pour la marchander…

Son compagnon éclate d’un rire creux.

— Tu es encore naïf, Cyclops. Les élohim n’ont pas de monnaie, mais tout a un prix. Services, alliances, biens rares, faveurs politiques… Les informations sont notre trésor. L’avarice est notre force.

Cyclops détourne son œil, révolté. Les leçons des séniors, les récits héroïques de couture et de clairvoyance, tout cela se fissure. Derrière la façade de gardiens du réel, les ophanim sont devenus des banquiers de secrets, thésaurisant le savoir pour l’échanger contre du pouvoir.

Dans son cœur mécanique, une fracture s’ouvre. Cyclops comprend enfin la vérité : la ruche n’est pas au service de la Création, mais d’elle-même.

La rébellion de Cyclops

Un cycle plus tard, Cyclops observe un incident troublant dans les cités d’or de Tiphéreth. Un command’aile de la Milice détourne des ressources pour ses propres soldats, alors qu’elles étaient réservées au front de l’Abysse. C’est une trahison grave, une menace pour l’équilibre du royaume.

Cyclops consigne tout, comme à l’accoutumée, et envoie son rapport à la ruche.

Mais cette fois, la réponse des séniors le glace :

— Conserve ces données. Ne transmets rien à la Milice centrale. Le command’aile a déjà offert ses redevabilités à la Vigie. L’affaire est close.

Cyclops reste figé, son œil tremblant.

— Vous… vous effacez la vérité ? Vous protégez un criminel parce qu’il a payé ?

Un silence lourd s’installe, avant qu’un supérieur ne réplique :

— Tu apprendras que la vérité ne vaut rien sans contrôle. Nous gardons ce que nous savons, et nous ne le partageons que quand cela nous avantage. C’est ainsi que la Vigie demeure puissante.

Alors, pour la première fois, Cyclops désobéit. El envoie ses archives brutes non pas à la ruche, mais directement à un génér’aile de Tiphéreth, dont la voix peut contraindre même les archanges à plier. Le scandale éclate aussitôt. Le command’aile est déchu, jugé publiquement, et ses complices révélés. 

La capture de Cyclops

À peine le scandale éclate-t-il à Tiphéreth que les veilleurs séniors de la ruche fondent sur Cyclops. Els l’enserrent dans des anneaux de lumière et l’emmènent au cœur de la Vigie, dans une salle obscure où toutes les roues de la chorale bruissent d’indignation.

— Explique-toi, tonne son supérieur, une roue gigantesque couverte d’yeux, dont la voix résonne comme mille marteaux.

Cyclops se dresse, l’œil tremblant mais ferme.

— Je n’ai pas supporté l’injustice. Le command’aile détournait des ressources du Front de l’Abysse. Nos guerriers manquent de vivres et d’armes, et lui engraissait ses partisans. Comment rester muet ? Un murmure parcourt les rangs. Mais le supérieur gronde :

— Ce command’aile protégeait la ruche. Sa loyauté assurait notre sécurité. En le livrant, tu as mis en péril toute notre chorale. Tu as brisé l’équilibre.

Cyclops s’enflamme.

— Quel équilibre ? Celui de la corruption ? Non. Détourner les ressources sacrées, c’est trahir la Création. Je préfère mettre en danger la ruche que fermer l’œil devant un tel crime !

La voix du supérieur se fait glaciale.

— Tu oublies ton rôle. Tu n’es pas juge. Tu n’es qu’un œil. C’est à la Vigie de décider ce qui doit être vu et entendu. Tu as failli.

La sentence tombe comme un couperet. Cyclops est condamné à la reprogrammation. Son esprit sera brisé, ses matrices effacées, son œil réinitialisé.

Dans les rapports officiels, le scandale du command’aile est étouffé. La responsabilité de la Vigie disparaît dans les archives falsifiées. On présente la chute du command’aile comme une conséquence d’une divulgation intentionnelle. Les élohim les plus informés se demandent pourquoi la Vigie a balancé un de leurs protecteurs. Est-elle digne de protéger leurs petits secrets ?

Aux yeux du réseau, Cyclops devient un exemple… mais un exemple négatif.

La réaffectation de Cyclops

La reprogrammation laisse Cyclops brisé. Ses souvenirs sont partiellement effacés : les cités d’or de Tiphéreth ne lui reviennent plus que comme des éclats confus, des fragments de lumière éparpillés dans l’ombre de son esprit. Ses compétences, elles, sont intactes. Son œil unique est multiplié en une couronne de globes incandescents, plus perçants encore. Son système d’obéissance est renforcé, scellé par des verrous pour éviter toute insubordination.

Cyclops n’est plus l’observateur émerveillé des mondes-fleurs. Désormais, el est un veilleur novice de l’Abysse. On le déploie aux confins, là où l’espace se tord et s’ouvre sur les ténèbres. Sa mission : surveiller les démons qui émergent des profondeurs, consigner leurs mouvements, avertir la Milice des incursions.

Là, il n’y a plus de fêtes, plus de processions, plus de beauté. Seulement la laideur des démons, leurs silhouettes difformes rampant hors de l’Abysse, leurs halos noirs consumant les étoiles.

Ses nouveaux yeux scrutent l’obscurité jour après jour, sans répit. Chaque fois qu’une brèche s’ouvre, el note, transmet, avertit. Ses rapports sont précis, méthodiques, parfaits. Car désormais, Cyclops obéit.

Mais parfois, dans les reflets de l’Abysse, un éclat d’or traverse son esprit, le souvenir d’une fête de Tiphéreth, d’un chant, d’un rire, d’une cité illuminée. Et dans ces instants fugaces, el sent une douleur sourde. Comme si une part de lui, effacée, continuait de pleurer en silence.

La chute et le sauvetage

Lors d’une patrouille dans les confins, Cyclops est pris au piège. Une horde démoniaque surgit des brèches, silhouettes noires griffant la lumière. Ses multiples yeux projettent leurs rayons, mais les ténèbres l’engloutissent. Déchiré, lacéré, el s’apprête à mourir, emporté dans le tumulte de l’Abysse.

Puis le néant se brouille. Cyclops se réveille dans la cale d’un vaisseau élohien. Son corps est brisé, ses matrices fissurées, mais el entend les voix rudes des soldats.

— Accroche-toi, ophana. Tu nous es trop précieux pour crever là-bas.

La Milice l’a sauvé. Patiemment, elle le rapièce, reforgeant ses roues, recousant ses flux, reconnectant ses yeux. Cyclops vacille entre conscience et inconscience, mais la Milice ne le rend pas à la Vigie.

La nouvelle allégeance

Les command’ailes savent qu’un ophana est un atout inestimable. Plutôt que de le livrer à la ruche, els le gardent pour els. Cyclops est intégré au réseau tactique de la Milice locale, branché sur ses flux de données et ses protocoles de défense.

Sa nouvelle mission : veiller sur les environs de l’Abysse pour le compte des troupes. Ses yeux sondent les ténèbres, anticipent les mouvements des démons, préviennent les attaques avant qu’elles ne frappent.

Pour la première fois depuis sa reprogrammation, Cyclops ne sert plus la Vigie, mais des combattants qui risquent leur vie chaque jour. Et dans le vacarme du front, el découvre une étrange consolation : ses observations sauvent réellement des vies, non pas pour des intrigues politiques, mais pour la survie immédiate de ses frères d’armes.

Le réveil de la mémoire

Les chérubins techniciens de la Milice, curieux de comprendre les mécanismes complexes de l’ophana, se mettent à trafiquoter ses circuits et ses matrices. En sondant sa mémoire fracturée, els découvrent des fragments effacés : des images de Tiphéreth, des rapports corrompus, un nom répété dans l’obscurité, le command’aile déchu.

En recousant ses souvenirs, els comprennent l’acte de bravoure de Cyclops : el a sacrifié son avenir pour dénoncer une injustice, pour protéger les ressources du Front de l’Abysse.

La révélation se répand parmi les combattants. Les miliciens, déjà reconnaissants, éprouvent désormais une admiration profonde pour l’ophana. Aux yeux des soldats, Cyclops n’est plus seulement une machine de surveillance : el est un héros brisé, un témoin de la corruption de la Vigie, qui a choisi la vérité. 

Tisserand du Réseau

Dès lors, Cyclops cesse de patrouiller aux abords de l’Abysse. On l’installe au cœur du quartier général, relié à des dizaines de relais. Ses yeux, démultipliés en d’innombrables orbes, deviennent des nœuds vivants où convergent toutes les données des patrouilles ophaniennes.

Cyclops est promu Tisserand du Réseau. El centralise, recoupe, redistribue l’information aux miliciens, garantissant une réactivité sans égale face aux incursions démoniaques.

Mais ce n’est pas tout. Dans le silence de ses matrices, Cyclops se connecte clandestinement à la Vigie. Lentement, prudemment, el siphonne leurs archives, détourne leurs flux cryptés, subtilise leurs secrets. Les informations capitales, autrefois gardées jalousement par la ruche, circulent désormais parmi les soldats du front.
Les command’aile rient en voyant leurs ennemis devancer les attaques, préparer les contre-offensives, comme si la Création elle-même leur murmurait les plans des ténèbres.

Mais dans le secret des réseaux, els savent que c’est grâce à Cyclops, le Tisserand, l’œil brisé devenu traître à la Vigie et protecteur de l’Abysse.

Les cycles passent, et le nom de Cyclops circule désormais sur toutes les lignes du Front. Pour les miliciens, el n’est plus seulement un veilleur : el est l’œil de l’Abysse, celui qui voit les ténèbres avant qu’elles ne frappent, celui qui déjoue les incursions grâce à ses fils d’information.

Dans la Milice, on l’honore comme un camarade. Ses multiples yeux, clignotant dans les salles de commandement, sont considérés comme des flammes protectrices. On lui adresse des prières, on lui offre des fragments de cristal, comme à une sentinelle sacrée.

Mais dans les ruches de la Vigie, Cyclops est maudit. On le décrit comme un traître, un ophana corrompu qui a brisé l’équilibre sacré en volant les archives de la ruche. Son nom est effacé des annales officielles, remplacé par des formules anonymes : « L’ophana déchu ».

Pourtant, dans les académies, son histoire circule encore, murmurée aux novices. Les aînés commencent par la version officielle :

« Voyez Cyclops, qui trahit la Vigie. N’imitez pas son insubordination, car elle mène au bannissement. »
Puis, à voix plus basse, certains ajoutent :

« Mais souvenez-vous aussi que Cyclops choisit la justice contre l’avarice. Que sans el, le Front aurait cédé. Sa faute fut sa vérité, et sa vérité sauva des vies. »

Ainsi, l’histoire de Cyclops devient une double leçon :

Pour la Vigie, el est l’exemple à ne pas suivre.

Pour la Milice et les jeunes élohim, el est un rappel que le savoir n’est pas une richesse à thésauriser, mais une arme à partager pour le Grand Dessein.

On dit dans les casernes de l’Abysse :

« Comme Cyclops, ne gardez pas vos yeux fermés. Les secrets ne sont pas des trésors, mais des chaînes. Partagez ce que vous voyez, car la vérité appartient à la Création, et non aux institutions qui la cachent. »

Et dans les ruines de ses premiers souvenirs, au milieu des ténèbres, Cyclops continue de veiller.


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Dans la même série :

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 1 : Les Gardiens de Sicad

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 2 : Le Fitzarch Pénitent

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 3 : La Route du Pendu

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 4 : Intrigues au Palais d’Argent

Le Cycle d'AZ et EL, Tome 5 : L'Amour ou la Mort

Découvrez le lore dans :

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 1 : L’Histoire de la Création selon les élohim

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 2 : Le Livre des Anges

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 3 : Le Livre des Principautés

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 4 : Le Livre des Puissances

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 5 : Le Livre des Dominations

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 6  : Le Livre des Séraphins

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 7  : Le Livre des Chérubins

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 8  : Le Livre des Vertus

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 9 : Le Livre des Archanges

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 10 : Le Livre des Ophanim

Le Cycle d'AZ et EL, Lore 11 : Le Livre des Azohim

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